Le village de Beni Amran
Le centre, crée le 14 février 1874, est traversé par la route nationale 5, d’Alger à Constantine. Il est situé à 3 km de Souk-el-Haâd et à 17 km de Palestro, chef lieu de la commune mixte de laquelle dépend Beni Amran, desservi par le chemin de fer de l’Est Algérien.
Ce centre dépend de la commune mixte de Palestro.
Neuf fermes lui sont rattachées : quatre à Aïn N’Sara créée en 1877, et cinq aux Ouled Medjkan créée en 1878.
Ce centre est à une altitude de 130 mètres. Il est sur un col balayé constamment par les vents.
Sa superficie est de 788h74a70c répartis en :
- Surface concédée 518h 82a 50c
- de Comx de parcours 77h 48a 40c
- domaine public 71h 73a 50c
Superficie des fermes
- Aïn n’Sara 392h ……
- Des Ouled Medjkan 359h …..
Prévu à l’origine pour 12 feux, ce village a été construit pour 18 feux : les concessions ont une contenance moyenne de 29h, de 9h pour les 4 fermes à Aïn n’Sara et 7h pour les 5 fermes à Ouled Medjkane.
Ce centre prévu à l’origine pour 12 feux sera étendu à 18 feux.
Mais en même temps on supprime la construction du lavoir couvert, trop cher et pas absolument indispensable pour un petit village comme Béni Amran, d’après l’Ingénieur en Chef ;
« Les ménagères de la localité y suppléeront au moyen de planches et de baquets comme cela se pratique dans nombre d’endroits. »
Il a été décidé que les travaux de terrassement et de maçonnerie seraient dissociés des travaux pour la conduite d’eau.
Le rapport des Ingénieurs des Ponts et Chaussées est établi le 29 octobre 1873.
PONTS ET CHAUSSEES Le 29 octobre 1873
DEPARTEMENT D’ALGER
ARRONDISSEMENT
DE L’EST
Centres de population
Colonisation
Création de Centre
Projet d’établissement
du village des
Béni Amran
Numéro d’ordre
Du registre A — 561
|
RAPPORT DE L’INGENIEUR ORDINAIRE
L’Administration a demandé à notre service un projet d’installation d’un hameau de 12 feux au col des Beni Amran. Le projet est ci-joint.
FONTAINE – ABREUVOIR – LAVOIR COUVERT ET REGARDS
Le meilleur emplacement pour l’abreuvoir était sur la route au pied du hameau, au col même de Beni Amran, c'est-à-dire au point où les attelages venant du côté d’Alger et de Constantine s’arrêtent pour souffler après avoir franchi deux côtes longues et rudes. L’abreuvoir construit là sera parfaitement à portée des habitations, en même temps qu’il rendra d’éminents services au roulage.
Le lavoir couvert est projeté au sommet et dans l’axe de la grande traverse. On trouve là les meilleures conditions comme régularité du sol et comme facilité d’évacuation des eaux savonneuses vers le ravin.
Les regards seront espacés le long de la conduite d’eau.
Abreuvoir, lavoir et regards sont conformes aux types déjà adoptés pour divers centres de création récente.
Conduite d’eau. Les sources abondent dans le voisinage mais toutes ne sont pas également appréciées comme qualité par les indigènes, et le plus grand nombre sont peu riches.
Il nous a paru nécessaire de prévoir l’amenée au village de l’Aïn Meragua donnant une eau excellente, et débitant ensemble 11,48 litres par minute à l’étiage, ce qui suffira amplement aux besoins d’un hameau de 12 feux et au service double de l’abreuvoir.
La conduite aura 1 200 m de longueur. Nous proposons de la faire en tuyau en fonte du système Dussard, si souvent employés avec succès dans le département depuis quelques années. Son tracé n’offre aucune difficulté et avec un millimètre de pente par mètre, il vient sans embarras déboucher au point culminant du plateau, près du lavoir. Des tuyaux de cinq centimètres de diamètre avec cette pente débitent 0,334l par seconde, c'est-à-dire plus qu’on a d’eau disponible.
Mode d’exécution. Pour la conduite d’eau, la plus grande partie de la dépense réside dans l’achat et la pose des tuyaux. Il est donc préférable de séparer la conduite de l’entreprise générale des travaux, et de traiter avec le fournisseur de tuyaux en supprimant tout intermédiaire. On fait profiter ainsi l’Etat du bénéfice que l’entrepreneur Général ne manquerait pas de prélever sur le spécialiste.
Dans cet esprit j’ai débattu avec Mr MESTOYER dépositaire des tuyaux DUSSARD à Alger les conditions de la soumission ci jointe et je propose à l’Administration d’approuver cette soumission.
Pour le reste des ouvrages détaillés et évalués dans les pièces ci jointes, on pourrait en faire l’objet d’une adjudication publique en complétant le dossier par la rédaction d’un devis et cahier des charges. Mais pour le cas où l’Administration voudrait abréger les délais, j’ai procédé sous toutes réserves à une adjudication restreinte dont je vais rendre compte.
J’ai invité Messieurs GACHET, BELGODEE, MERMET, HELFFERICH et CZARNOCHI, tous entrepreneurs, comme offrant des garanties, à examiner le projet et à formuler leurs propositions pour l’exécution. Messieurs MERMET et HELFFERICH seuls m’ont remis les soumissions ci jointes. Comme elles renfermaient des propositions identiques, j’ai invité ces deux entrepreneurs à faire des propositions nouvelles ; mais ils se sont bornés à maintenir leurs soumissions telles qu’elles étaient. Toutefois, Mr HELFFERICH a déclaré qu’il ne se chargerait qu’à regret de l’affaire, attendu que Beni Amran est très éloigné de ses chantiers déjà ouverts, tandis que Mr MERMET a dit qu’il entreprendrait volontiers ces nouveaux travaux. L’Administrateur pourrait à mon avis approuver les propositions de Mr MERMET.
Si elle optait pour une adjudication publique, j’établirais d’urgence, dès qu’il me serait demandé, le cahier des charges.
Crédits nécessaires. La dépense à faire monte, savoir :
1°) pour la conduite d‘eau à 8 000,00
2°) pour les autres ouvrages à 15 000,00
ensemble 23 000,00
C’est donc un crédit de 23 000,00 F qui serait nécessaire pour l’établissement du village des Beni-Amran, les plantations non comprises.
Alger le 4 octobre 1873
Signé : l’Ingénieur Ordinaire
AVIS DE L’INGENIEUR EN CHEF
Le projet dressé par Mr l’Ingénieur DEROTRIE est bien conçu ; mais la dépense de 23 000f,00 à laquelle son exécution donnerait lieu, me semble hors de proportion avec l’importance du centre à créer, qui n’est que de 12 feux. Il n’est possible cependant d’opérer de réduction qu’en supprimant les ouvrages qui ne sont pas absolument indispensables.
Le lavoir couvert entre évidemment dans cette catégorie. Les ménagères de la localité y suppléeront au moyen de planches et de baquets comme cela se pratique dans nombre d’endroits.
Dans cette combinaison le détail estimatif se résumerait ainsi :
- Travaux à l’entreprise 8 816.80
- Somme à valoir 2 183.20
========
- TOTAL 11 000.00
- Conduite d’eau 8 000.00
========
- TOTAL GENERAL 19 000.00
Mr l’Ingénieur ordinaire présente deux soumissions distinctes pour l’exécution des travaux. L’une souscrite par le Sieur MESTAYER, pour la conduite d’eau ; l’autre souscrite par le Sieur MERMET pour les travaux de terrassement d’empierrement et de maçonnerie. Je suis d’avis de les accepter.
Mr DEROTRIE avait joint au rapport ci-dessus les soumissions présentées en concurrence par les Sieurs MERMET et HELLEFERICH. Pour ne pas grossir inutilement le dossier, j’ai retiré cette dernière ; Quant à celle du Sieur MERMET, j’ai dû inviter Mr DEROTRIE à le faire dresser à nouveau en y ajoutant diverses clauses restrictives qui y avaient été omises. Cette nouvelle soumission vient d’être remise. Elle porte la date du 21 du courant. Elle est rédigée de manière à suppléer au devis qui manque au dossier. Conséquemment l’Administration est en mesure de faire commencer les travaux dès qu’elle jugera à propos d’en donner l’ordre. »
Alger, le 29 octobre 1873
Le 20 décembre 1873, le Préfet soumet au Gouverneur Général le rapport de l’Ingénieur ordinaire avec avis de l’Ingénieur en chef ainsi que le détail estimatif des travaux qui se montent à 23 000 francs, puis 19 000 francs.
Extrait de ce courrier :
« Le petit centre du Col des Béni Amrân pourrait être crée à bref délai, son périmètre de culture n’embrassant qu’une étendue de 760 hectares. Le sol est surtout propre à la culture de la vigne, et déjà de nouvelles familles immigrantes de la Drôme sont en instance pour obtenir leur placement, déjà établies à Souk-El-Haad.
Au point de vue de la défense, j’estime avec Mr l’Officier du Génie et Mr le Colonel Directeur des fortifications, qui a examiné la question, que le Col des Beni Amrân n’est pas un lieu à fortifier. En cas d’insurrection, les habitants se réfugieraient facilement à Souk-El-Haad où s’élèvera plus tard une Eglise défensive ou au Col des Beni Aïcha qui possède un très bon réduit.
Il est bien entendu que ce hameau ne pourra être créé et peuplé qu’après que les indigènes en auront évacué le territoire à la suite des opérations que poursuit sur ce point la commission de Séquestre. Mais les propositions présentées par le service des Ponts et Chaussées en vue de la création d’un centre au Col des Beni Amrân me paraissant susceptible d’être adoptées, sauf à modifier un peu l’assiette du village en portant le nombre de faux de 12 à 18, j ’ai l’honneur de vous prier de les approuver.
Dans ce cas, l’exécution pourra être entreprise dans les premiers mois de l’exercice prochain et au moyen des allocations qui seront accordées pour les travaux de colonisation sur le budget de cet exercice. »
Par décision du 17 janvier 1874, le Gouverneur Général approuve les travaux avec la modification introduite par l’Ingénieur en chef, mais en même temps il porte à dix huit le nombre de feux qui était primitivement fixé à douze.
Le Gouverneur Général approuve en outre la soumission souscrite par Mr MESTAYER pour les installations spéciales de la conduite d’eau, et il prescrit la mise en adjudication publique du reste des ouvrages.
Un nouveau projet est établi pour dix huit feux, sans lavoir ;
1° - Conduite d’eau, terrassement achat et pose des tuyaux 8 000,00
2° - chemin d’accès, rues, boulevards etc…. 11 439,24
3° - fontaine, abreuvoir, regards 2 312,33
Somme à valoir pour frais imprévus 2 248,43
=======
Total 24 00000
Ce sont :
Lots à bâtir
|
Lots de campagne
| |
1
|
ROTHAN Joseph
|
FOURNIER Auguste
|
2
|
AUDRA Félicien
|
ROIRE Joseph
|
3
|
STOLZ Joseph
|
PASCALIN Vincent Marius
|
4
|
SAUZET Joseph
|
SAUZET Joseph
|
5
|
MICHEL Jean François
|
GUERIGNAN Joseph
|
6
|
BLACHERE Ferdinand
|
Réserve de la fontaine
|
7
|
REIN
|
ALLGEYER Charles AUDRA Félicien
|
8
|
FOURNIER Auguste
|
STOLZ Joseph
|
9
|
ALLGEYER Charles
|
REIN
|
10
|
DAUVERGNE Louis
|
SERVANTON Fortuné
|
11
|
PASCALIN Vincent Marius
|
AUDRA Félicien
|
12
|
ROIRE Joseph
|
STOLZ Joseph
|
13
|
MAYSONNASSE Laurent Hyppolite
|
GRANIER Joseph
|
14
|
REIN Ignace (père)
|
Mohammed el Mahdani
|
15
|
VINAY Augustin
|
REIN Ignace
|
16
|
GRANIER Joseph
|
VINAY Augustin
|
17
|
GUERIGNAN Joseph
|
ROTHAN Joseph
|
18
|
SERVANTON Fortuné
| |
19
|
WITTOS
|
MICHEL Jean François
|
19 bis
|
Réserve maison cantonale
| |
20
|
VINAY Augustin
|
BLACHERE Ferdinand
|
21
|
REIN Ignace
| |
21 bis
|
Réserve autour du puits
| |
22
| ||
23
|
DAUVERGNE Louis
PASCALIN Vincent Marius
| |
24
|
SAUZET Joseph
| |
25
|
GRANIER Joseph
| |
26
|
STOLZ Joseph
| |
27
|
GUERIGNAN Joseph
| |
28
|
AUDRA Félicien
| |
29
|
ROTHAN Joseph
| |
30
|
SERVANTON Fortuné
| |
31
|
BLACHERE Ferdinand
| |
32
|
MICHEL Jean François
| |
33
|
VINAY Augustin
| |
34
| ||
35
|
ALLGEYER Charles
| |
36
|
MAYSONNASSE Laurent Hyppolite
| |
37
|
REIN
| |
38
|
Communal
| |
39
|
MAYSONNASSE Laurent Hyppolite
| |
40
|
Cimetière arabe
| |
41
|
Réserve de la fontaine
| |
42
|
PASCALIN Vincent Marius
| |
43
|
DAUVERGNE Louis
| |
44
|
ROTHAN Joseph
| |
45
|
STOLZ Joseph
| |
46
|
Cimetière arabe
| |
47
|
ALLGEYER Charles
| |
48
|
Réserve de la fontaine
| |
49
|
REIN
| |
50
|
SERVANTON Fortuné
| |
51
|
Réserve de la fontaine
| |
52
|
SAUZET Joseph
| |
53
|
Dotation de l’école
|
FOURNIER Auguste
|
54
|
GRANIER Joseph
REIN Ignace
| |
55
|
Dotation du presbytère
|
MAROTTE CASTELLET Eugène
|
56
|
Cimetière arabe
Cimetière Européen
| |
57
| ||
58
|
DAUVERGNE Louis
| |
59
|
REIN Ignace
| |
60
|
GUERIGNAN Joseph
| |
61
|
Réserve de la fontaine
| |
62
|
PASCALIN Vincent Marius
| |
63
| ||
64
|
Cimetière arabe
| |
65
|
ROIRE Joseph
| |
65 bis
|
Réserve autour du puits
| |
66
|
DAUVERGNE Louis
| |
67
| ||
68
|
MICHEL Jean François
| |
69
|
ROIRE Joseph
| |
70
|
BLACHERE Ferdinand
| |
71
|
FOURNIER Auguste
| |
72
|
VINAY Augustin
| |
73
|
GUERIGNAN Joseph
| |
74
|
ROTHAN Joseph
| |
75
|
GRANIER Joseph
| |
76
|
MAYSONNASSE Laurent Hyppolite
| |
76 bis
|
Cimetière arabe
| |
77
|
Emplacement des meules
| |
78
|
SERVANTON Fortuné
| |
79
|
MAYSONNASSE Laurent Hyppolite
| |
80
|
REIN
| |
81
|
BLACHERE Ferdinand
| |
81 bis
|
Réserve de la fontaine
| |
82
|
MICHEL Jean François
| |
83
|
ROIRE Joseph
| |
84
|
SAUZET Joseph
| |
85
|
AUDRA Félicien
| |
86
|
ALLGEYER Charles
| |
87
|
FOURNIER Auguste
| |
88
|
Réserve maison cantonale
|
Se reporter à la page : Les colons de Beni Amran; vous y trouverez leurs noms et un petit historique qui pourra peut être vous aider dans la recherche de vos ancêtres;
Entre 1890 et 1891, la commune ouvre un chemin vicinal pour desservir les fermes d’Aïn N’Sara et l’oued Medjekan.
Ce chemin est d’une longueur de 8 kilomètres et il a été nécessaire de construire un pont pour franchir l’Isser.
Peu à peu la vie s’installe aux Beni-Amrân.
La commission municipale de Palestro, en date du 14 janvier 1877 émet le vœu qu’une école soit construite au col des Beni-Amrân.
Le Préfet d’Alger demande alors au service des ponts et Chaussées de préparer un projet.
Ce projet est adressé à l’Administrateur le 9 mars 1877
Le Préfet demande alors à l’Ingénieur en chef de compléter ce projet, en y ajoutant un logement pour l’Instituteur.
Bien qu’aucune subvention n’ait été prévue au budget de 1877 pour la construction de l’école et du logement de l’Instituteur, le 19 avril 1878, une adjudication est lancée pour l’exécution des travaux pour la construction d’une école avec un logement pour l’instituteur.
Le projet se monte à 11 500 francs : 5 400 francs pour l’école, 6 100 francs pour le logement de l’Instituteur.
En 1878, les enfants de colons en âge de suivre les cours primaires sont au nombre de 26
Cette adjudication est tranchée au profit du Sieur JAGER, entrepreneur à Palestro moyennant un rabais de 17%.
La somme initiale qui était de 11 500 francs est donc ramenée à 9 775f,15.
Les constructions sont terminées fin août 1878, et le bâtiment est remis début décembre 1878 à la commune.
Mais dès 1879 des lézardes apparaissent sur les murs de l’école, du logement de l’Instituteur et même sur les maisons du village.
Fin 1880, un devis de M. Hauric fait état d’une dépense de 1 000 francs pour effectuer les réparations.
Début 1881, des courriers sont échangés entre la Préfecture d’Alger, le Gouvernement Général et les Ponts et Chaussées. Chacun tente de rejeter sur les autres la responsabilité de la dégradation de l’école, du logement de l’Instituteur et des maisons de Beni-Amran :
- Les Ponts et Chaussées regrettent que la commune n’ait fait aucune espèce de travaux d’entretien. D’après eux, il aurait suffi de quelques kilos de plâtre pour éviter l’état de délabrement des bâtiments. Ils reconnaissent quand même que « les fondations des murs et cloisons sont établies dans un terrain argileux qui est à proximité de la tranchée de 2 mètres de profondeur, qui a été faite pour la nationale n° 5 et la fontaine abreuvoir. »
- Le Préfet d’Alger quant à lui est persuadé que, même si les travaux d’entretien avaient été entrepris, la commune n’aurait pas pu empêcher l’effondrement des constructions : « Du rapport que j’ai l’honneur de vous transmettre ci-joint, il résulte implicitement que les bâtiments dont il s’agit ont été construits dans des mauvaises conditions et la nature des réparations que M. l’Ingénieur du 3e arrondissement propose d’exécuter, indique les travaux d’entretien qui auraient dû être entrepris. »
Début 1881, un rapport dressé par le sous Ingénieur des Ponts et Chaussées démontre que la somme de 642f,13 sera nécessaire pour réparer ces dégâts.
Mais lorsque les travaux de réparations débutent début 1882, l’état de délabrement des bâtiments s’est encore aggravé : « Les portes et les croisées ne fermant plus, laissaient pénétrer le vent à l’intérieur. Il a fallu démolir 2 cheminées et les reconstruire en posant leur manteau sur une barre en fer.
Les dégradations de la couverture étaient ainsi augmentées.
Dans l’école également, les lézardes s’étaient agrandies au point qu’il a été nécessaire de refaire les plates bandes et les voûtes de
décharge de deux portes et d’une croisée ».
Un second rapport de l’Ingénieur ordinaire constate qu’un surplus de dépenses s’avère nécessaire, et se monte à 800 francs ».
En 1884, les travaux de construction d’une baraque en planches couverte en tuiles, avec piliers en briques pour servir d’école provisoire sont confiés à Marcelin Blanc, entrepreneur de travaux publics de Palestro pour une somme de 1 659f,69.
Or la commune participe pour un montant de 859,69 francs ; il reste donc une somme de 800 francs.
Il faut donc demander une subvention supplémentaire de 800 francs pour pouvoir payer entièrement les travaux.
Cette demande est accordée.
En octobre 1884, les travaux sont terminés et l’école provisoire fonctionne.
En 1886, l’école de Beni-Amran, bâtie sur un terrain mouvant s’écroule.
à suivre .............
L’Administrateur de Palestro constate que Beni-Aman, « est dépourvu de Mairie, d’Eglise et de Presbytère ; on peut à la rigueur se passer pour le moment des bâtiments affectés au culte, mais ce qui est indispensable d’édifier dans ce centre, c’est une maisonnette pour servir de Mairie, dépôt d’outillage de prestations et de pompe à incendie. »
La demande de subvention de la commission municipale de la commune mixte de Palestro s’élève à 5 200 francs. Mais le service des Ponts et Chaussées pense que d’une part la dépense peut être réduite à 4 500 francs, mais que d’autre part, la population de Beni Amrann’est pas suffisamment importante (130 habitants) pour justifier la construction d’une mairie.
Le 4 janvier 1893 le Préfet d’Alger, suivi par le Gouverneur Général sur l’avis de l’Ingénieur en chef, refuse la subvention.
La riposte de la commission municipale de la commune mixte de Palestro va fuser : ces messieurs n’ont pas l’intention de s’en remettre entre les mains des Ponts et Chaussées et ils le disent :
Annotation en marge :
« C’est une erreur
Ben Haroun était plus important que Beni Amran
qui ne comporte que 18 feux »
Annotation en marge :
« Pas pour les élections »
Annotation en marge :
« c’est le hic !! »
Annotation en marge :
« il serait plus simple de construire une église, mais où caser les pelles et pioches »
|
- extrait du registre de la commission municipale en sa session ordinaire du 15 février 1893 – « Tout d’abord, Messieurs, dit l’Administrateur après avoir donné lecture de la lettre citée plus haut, je dois vous faire connaître que les prix portés au crayon sur les devis par Mr l’Ingénieur ordinaire en regard de certains ouvrages, ne sont pas ceux du pays ; ils peuvent être suffisamment rémunérateurs à Alger, mais Mr l’ingénieur ordinaire a sans doute perdu de vue que les chaux hydrauliques, les bois et les huiles sont de provenance d’Alger, qu’il y a donc lieu d’ajouter aux prix de cette place les frais de transport d’Alger en gare de Béni Amran et de là au village situé à 1 800 mètres plus loin. Rendus à pied d’œuvre, les matériaux dont il s’agit ont fait l’objet de nombreux chargements et débarquements dont les frais doivent forcément majorer le prix de revient. D’un autre côté, à défaut d’ouvriers d’art dans la région, l’entrepreneur sera obligé de les faire venir de loin, et partant paiera leurs journées un prix plus élevé que s’ils étaient sur place. Toutes ces raisons sont entrées en ligne de compte dans l’analyse des prix qui figurent au devis ….
En approuvant la réduction du montant du devis proposé par Mr l’Ingénieur ordinaire, Mr l’Ingénieur en chef ajoute que la construction d’une mairie spéciale ne lui semble pas indispensable, étant donné le peu d’importance du centre de Béni Amran.
Vous estimerez sans doute comme moi, Messieurs, que Mr l’Ingénieur en chef ne s’est pas suffisamment rendu compte des graves inconvénients que le défaut d’une maisonnette servant de Mairie occasionne journellement à Beni Amrân ; sans quoi, on ne s’explique pas les motifs qui ont amené le service des Ponts et Chaussées à en construire une à Ben Haroun lors de la création de ce centre de moindre importance que Béni Amran.
Au cas où ces inconvénients auraient échappé à Mr l’Ingénieur en chef actuel, je vais les énumérer ici, persuadé que plus au courant de nos besoins, il voudra bien revenir sur sa première appréciation.
Le centre de BA qui comprenait en 1891 une population de 171 habitants en comprend aujourd’hui 216 par suite de l’arrivée dans le pays d’industriels qui s’y sont établis définitivement.
Cette population serait elle moindre que la mairie n’en serait pas moins indispensable. En effet, j’admets qu’on puisse, en cas d’élections transformer l’Ecole en bureau électoral, ce qui est contraire aux prescriptions de la loi scolaire qui interdit de la façon la plus formelle de donner aux locaux scolaires d’autre affectation que celle pour laquelle ils ont été édifiés.
Les élections ayant toujours lieu le dimanche, je ne vois, en ce qui me concerne aucun inconvénient grave à ce qu’elles aient lieu dans la salle d’Ecole. Mais le service municipal a d’autres besoins. En premières lignes, je placerai la garde et la conservation des archives et des registres de l’Etat civil. A défaut de Mairie, tous les documents administratifs se trouvent sur un petit bureau ouvert placé dans le logement personnel de l’adjoint du centre où le premier venu, mal intentionné peut les prendre et les faire disparaître. L’adjoint obligé de passer presque tout son temps dans ses champs ou ses vignes ne peut prendre la responsabilité et se constituer chez lui, gardien permanent de documents aussi importants.
En second lieu, la commune possède un matériel assez important : pelles, pioches, brouettes, arrosoirs, pompe à incendie, appareils cypriotes etc… etc… en dépôt à Béni Amran pour les besoins de ce centre. A défaut de Mairie avec magasin attenant, ceux de ces outils susceptibles d’être ou volés ou détériorés ont dû être déposés dans la salle d’Ecole, seul immeuble communal existant à Beni Amrân. Or j’ai été invité par Mr le Médecin de colonisation à faire cesser un pareil état de choses qui nuit à la sortie des élèves. Voici d’ailleurs la lettre qu’il m’a adressée à ce sujet ;
A Palestro, le 8 février 1893.
« Monsieur l’Administrateur,
« J’ai l’honneur de vous informer que j’ai pu constater lors de « ma dernière tournée aux écoles de Beni Amrân,que le matériel de la « voirie vicinale avait été déposé dans les classes fréquentées par les « jeunes enfants du village.
« Ces différents outils (pelles, pioches, brouettes, pics etc….) « souillés de boue et d’ordures après avoir servi au récurage des « caniveaux constituent, à mon avis, un grave danger pour la santé « des jeunes enfants fréquentant la classe de Béni Amran. Aussi, je « viens vous demander, Monsieur l’Administrateur, au nom de « l’hygiène scolaire dont j’ai la surveillance et la responsabilité « directe, de vouloir bien donner d’urgence les ordres nécessaires
« pour que tout ce matériel encombrant les classes de Beni Amrân « soit enlevé.
Veuillez agréer etc….
Signé Preugniebec
Médecin de colonisation »
Le défaut de Mairie présente encore un autre inconvénient et celui-ci n’est pas le poins sérieux.
Il y a autour de Béni Amran 9 grandes fermes et plusieurs chantiers de défrichements.
Lorsqu’un décès se produit parmi cette population on transporte le cadavre au village et en attendant l’enlèvement du corps pour être conduit au cimetière par le desservant de Palestro ; savez vous où le cercueil est déposé en attendant l’arrivée du prêtre ? Dans la salle d’Ecole. Pensez vous que cette situation puisse durer davantage ?
Je suis persuadé, dit en terminant l’Administrateur que l’Administration supérieure mieux éclairée qu’elle ne l’a jamais été par le rapport de Mr l’Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, voudra bien faire cesser une situation aussi déplorable et accorder à la commune la subvention qu’elle sollicite pour la construction de le petite mairie avec magasin attenant dont Béni Amran a absolument besoin.
La commission approuvant dans son entier l’exposé qui précède, en adopte les conclusions et considérant qu’une petite mairie est absolument indispensable à Béni Amran, considérant en outre que la situation financière de la commune ne permet pas de consacrer la moindre somme à la construction de cet édifice, considérant enfin les nombreux inconvénients que présente la situation actuelle, inconvénients développés dans l’exposé qui précède,
Supplie Monsieur le Préfet de vouloir bien soumettre à nouveau la demande de la commune à Monsieur le Gouverneur général en insistant pour que la subvention soit accordée.
Fait et délibéré à Palestro, les jours,
mois et an que dessus. »
Suivent les signatures
Pour extrait conforme
L’Administrateur »
|
Ces arguments arrivent à convaincre le Gouverneur Général qui avait, par décision du 11 janvier 1893 rejeté la demande de subvention. Et le 7 août 1893 il revient sur sa décision et accepte de mettre à la charge du budget de la colonisation la dépense de travaux pour la construction d’une mairie à Beni-Amran.
Et le 2 septembre 1893, un nouveau rapport est établi par le service des Ponts et Chaussées.
Malgré la recommandation du Gouverneur Général, pour un projet dans les « conditions les plus économiques », la dépense évaluée est sensiblement la même que primitivement.
Ceci bien que la couverture en pavillon qui nécessitait une plus grande dépense de charpente soit supprimée.
Mais le nouvel emplacement nécessite un nivellement, et les fondations devront être plus importantes.
Ce nouveau projet convient à l’Ingénieur en chef, à part quelques observations :
« 1°- Les génoises prévues sur les longs côtés du bâtiment devront se retourner sur les murs pignons de façon que la toiture fasse une légère saillie sur l‘aplomb de ces murs.
2°- Le carrelage en briques dans le magasin, et sur lequel des chariots et des outils assez lourds peuvent être amenés, nous parait devoir être remplacés par un dallage en ciment qui sera plus résistant sans coûter beaucoup plus cher. De plus, le sol de ce petit magasin devrait être rehaussé de quelques centimètres au dessus du niveau du terre plein environnant le bâtiment, sans cela, il sera exposé à recevoir de l’eau pendant les pluies. Le sol du terre plein sera légèrement relevé en rampe devant la porte pour l’accès des chariots et brouettes. »
La construction comprendra donc une salle de mairie et un magasin à outils.
La mise en adjudication des travaux de la mairie de Beni-Amran est autorisée, le lancée le 12 du mois de ???????
Mais la commune en veut plus : l’Administrateur de la commune mixte émet le souhait de profiter de la construction de la mairie pour faire élever un hangar couvert, séparé en 2 pièces, l’une servant de geôle et l’autre d’abri pour les ouvriers de passage. Cet abri peut être financé par le rabais octroyé par l’entrepreneur adjudicataire.
Cet adjudicataire est Mr Aleman François, entrepreneur à Alger, et la remise de 20%, soit 900 francs.
Mais l’Administration ne l’entend pas de cette oreille.
D’après un courrier de l’Inspecteur Général, rappelé dans la lettre du GG en date du 10 mars 1894 :
« Il ne paraît pas que l’administration municipale ait à pourvoir au logement des prisonniers et des ouvriers de passage. En tous cas, une installation de cette nature ne pourrait être mise à la charge du budget de la colonisation sans sortir du cadre dans lequel, par principe, doivent être enfermées les dépenses à payer sur ce budget. En ce qui concerne la pièce à réserver pour le matériel, il convient de remarquer qu’un des deux locaux prévus au projet approuvé doit être affecté au dépôt des outils ; La dépense de ce local n’a été imputée sur les fonds de colonisation que par mesure de bienveillance, qu’il ne serait pas possible d’étendre raisonnablement à la nouvelle dépendance indiquée par M. l’Administrateur. »
Le problème est que l’appentis est déjà construit. Qui paiera les dépenses ?
Pas le Gouverneur général qui se range derrière l’Inspecteur Général,
Mais la dépense est trop lourde pour le budget de la commune mixte.
A suivre …. ;
La mairie est terminée aux environs de juillet 1894.
Mais en janvier 1896 elle n’a toujours pas été remise à la commune.
Or cette construction est déjà dans un état de délabrement tel, que des travaux de réfection doivent être faits.
La mairie a été construite sur un sol argileux, qui semble être courant à Beni-Amran.
D’après le rapport de l’Ingénieur ordinaire en date du 15 juillet 1896, la mairie n’est pas la seule touchée par l’état du terrain :
« . Il faut dire en effet que le village entier est bâti sur un très mauvais terrain, et que toutes les maisons sauf exception, ont éprouvé des tassements et sont lézardées d’une manière quelquefois grave. La station de chemin de fer va être démolie et remplacée par une construction à bail. Les bâtiments scolaires ont déjà été construits deux fois.
Les agents chargés de la construction de la mairie avaient espéré se mettre à l’abri d’un accident de ce genre en consolidant les murs du bâtiment des tirants placés dans l’épaisseur des maçonneries. Il en a été posé sur les quatre faces deux courts : l’un au dessous du seuil de la porte, l’autre au dessus du linteau des fenêtres.
Quant aux fondations, elles ont été descendues à 1m,50 au dessous du sol, il n’y avait aucun motif pour aller plus bas, car la profondeur de l’argile est indéfinie.
Malgré la présence des tirants, le bâtiment s’est lézardé avant même d’être terminé ; et, depuis qu’il est fini, les fissures n’ont cessé de s’accroître ; nous donnons ci-joint un dessin du bâtiment sur lequel sont indiquées les lézardes.
Nous l’avons visité le 26 juin dernier et notre impression est que la ruine de cet édifice est certaine dans une durée de deux ou trois ans au plus, si des réparations sérieuses ne sont pas faites. »
Après une description de tous les travaux à faire pour réparer la mairie, l’Ingénieur annonce le coût de la dépense : 800 francs.
Mais il émet des doutes quant à la solidité du travail. Mais pour lui, la somme n’est pas très élevée……
L’Ingénieur en chef en rajoute un peu pour demander que la somme soit amenée à 1 000 francs.
Mais le Préfet s’inquiète de ces malfaçons, dues peut être à un fort rabais, et en fait supporter la responsabilité aux Ponts et Chaussées qui n’ont pas fait assez de sondages avant d’exécuter les travaux ;
L’Inspecteur Général prend la décision finale ; La mairie ne sera pas remise à la commune de Beni-Amran, mais dès les premiers travaux à effectuer il faudra les faire sur les fonds de la colonisation.
Dés la création du hameau au col des Beni Amrân, la question de l’alimentation en eau potable de ce centre s’est posée.
Ressources en eau d’alimentation et d’irrigation et qualité des eaux
Les eaux sont bonnes mais en quantité insuffisante pour l’alimentation.
Aux mois d’août et septembre, l’eau doit être rationnée.
Un projet de construction d’une conduite d’eau serait à réaliser et il serait nécessaire que ce projet soit exécuté à bref délai.
Le 4 octobre 1873, lors du projet d’installation du hameau des Beni Amran, les Ponts et Chaussées écrivaient :
« Conduite d’eau. Les sources abondent dans le voisinage mais toutes ne sont pas également appréciées comme qualité par les indigènes, et le plus grand nombre sont peu riches.
Il nous a paru nécessaire de prévoir l’amenée au village de l’Aïn Meragua donnant une eau excellente, et débitant ensemble 11,48 litres par minute à l’étiage, ce qui suffira amplement aux besoins d’un hameau de 12 feux et au service double de l’abreuvoir.
La conduite aura 1 200 m de longueur. Nous proposons de la faire en tuyaux en fonte du système Dussard, si souvent employés avec succès dans le département depuis quelques années. Son tracé n’offre aucune difficulté et avec un millimètre de pente par mètre, il vient sans embarras déboucher au point culminant du plateau, près du lavoir. Des tuyaux de cinq centimètres de diamètre avec cette pente débitent 0,334l par seconde, c'est-à-dire plus qu’on a d’eau disponible. »
En 1892, la conduite d’eau construite lors de la création de Beni-Amran, qui donnait 4 litres d’eau à la minute, s’est asséchée et n’en produit plus que 1 litre en 3 minutes, ce qui est tout à fait insuffisant.
La commune fait donc faire des recherches et une nappe souterraine est découverte, pouvant donner 5 litres à la minute.
Une première subvention a été demandée et versée de 5 000 francs.
Fin 1892, le projet d’aménagement des eaux est mis en adjudication.
Mais malgré le fait que les ouvriers aient commencé les travaux, la deuxième subvention de 3 000 francs demandée n’est pas encore versée.
Or il s’avère que l’adjudicataire a consenti un rabais de 33% ; le montant des travaux se montent donc à 4 678f,45 (non compris les 2 000 francs de travaux de recherche d’eau). De ce fait, la subvention de 5 000 francs suffit et donc la subvention de 3 000 francs devient nulle et non avenue.
D’après la commission mixte de Palestro, lors de sa session extraordinaire du 13 mars 1895 : « les travaux d’eau exécutés par le service des Ponts et Chaussées lors de la création de ce centre et ceux qui ont été faits depuis, ne donnent qu’un litre et demi à la minute, débit absolument insuffisant, surtout pendant le saison des chaleurs ……………….. la pénurie d’eau de Beni Amran s’est fait péniblement sentir au moment du passage des troupes de la division de Constantine, se rendant aux grandes manœuvres. A cette époque, nous avons cru devoir utiliser l’eau d’une petite source qui était d’un accès très difficile pour les hommes et les bêtes, à cause des ronces qui encombraient le ravin d’Aïn Tsar où elle se trouve. Au moyen des petites ressources de la commune, nous avons pu conduire les eaux de cette source dans le fossé du chemin rural n° 23, où elles ont été retenues au moyen d’un petit barrage et ont servi, dans une large proportion à alimenter les troupes campées à proximité.
Aujourd’hui que les eaux de la dite source arrivent jusqu'au chemin rural n° 23, il y aurait lieu, à mon avis, de les amener dans le village pour servir à l’usage des habitants de la partie nord et des élèves des écoles. »
Le 4 avril 1895, un nouveau rapport de Ponts et Chaussées est sollicité ;
.
« Lors de la création du centre de Beni Amran, trois sources alimentaient le village, leur débit était supérieur à 11 litres à la minute, mais quelques années plus tard les jaugeages faits à l’étiage n’accusaient comme aujourd’hui qu’un débit compris entre quatre et cinq litres, dans ces conditions l’adduction de la source proposée par M. l’Administrateur de la Commune de Palestro est justifiée, et nous sommes d’avis qu’en cette occasion l’Etat vienne en aide à la Commune en lui accordant l’indemnité de sept cents francs pour la mise à exécution de ce travail. »
Le projet présenté par les Ponts et Chaussées est intéressant puisqu’il permettrait de capter les eaux de la source d’Aïn Tsar, qui débite 5 mètres cubes par jour. Cette source se trouve sur le douar Khachna, à 4 kilomètres de Béni Amran, et donc sur le territoire même de la commune mixte de Palestro.
La commission municipale préconise d’effectuer des travaux sur des sources à capter sur le territoire de Souk el Hâad.
Pendant ces tergiversations, la situation de Beni Amran devient de plus en plus critique ; et la commission municipale dans son rapport mensuel de juin 1896 note :« La seule fontaine qui sert à l’alimentation d’abreuvoirs et de lavoirs publics ne donne plus qu’un litre ½ à la minute. Cette quantité déjà très réduite diminue tous les jours et nous pouvons tout à fait prévoir que, sous peu, ce village n’aura plus une goutte d’eau.
Que vont devenir les 113 habitants, ainsi que leurs troupeaux ?; nous nous le demandons avec la plus grande inquiétude. Les gens commencent à se disputer les gouttes d’eau dont ils ont besoin ; des discussions s’élèvent entre les habitants entre eux et l’Administration locale. Cette situation n’est plus tenable.
Nous supplions l’Administration supérieure, de vouloir bien apporter remède à ce déplorable état de choses, en ordonnant à bref délai l’exécution du projet qui a dû être étudié par le service des Ponts et Chaussées. »
Les conséquences de la pénurie d’eau sont les suivantes : la société Belge des mines de zinc de de Guerrouma, en liquidation a cessé son exploitation.
Dans un rapport du ?????, les Ingénieurs des Ponts et Chaussées proposent d’utiliser deux autres sources, » celle de Aïn-bou-Amar, et de Aïn-Aman, situées dans la même région, dont le débit à la fin de septembre 1897, c'est-à-dire après un hiver et un été particulièrement sec, s’élevait encore à 11l,52 par minute. En ajoutant à ce volume d’eau les 3 litres par minute fournis par la conduite actuelle, le village de BA disposait d’un volume quotidien d’environ 26 m3 suffisants pour l’alimentation de la population. »
Le Gouverneur Général d’Alger demande, par mesure de sécurité, que les Ponts et Chaussées exécutent des travaux de captage de ces sources pendant le printemps et l’été et communiquent leur résultat auprès du Préfet.
De plus, la commune devra solliciter la concession des eaux des 2 sources, et l’arrêté de concession des quatre autres sources.
Les jaugeages sont donc faits et donnent :
Les jaugeages faits le 19 juin 1898 avant l’exécution des travaux de captage ont accusé un débit de 43 litres à la minute, savoir :
1°- Grande source Aïn bou Amar – 25 litres à la minute
2°- Petite source Aïn bou Amar – 8 litres - -
3°- Aïn Aman 10 litres - -
Total 43 litres à la minute
Ceux du 22 août, après l’exécution des captages ont donné un débit de 18 litres, 96, savoir :
1°- Grande source Aïn bou Amar 8l,76
2°- Petite source - - - 4l,20
3°- Aïn Aman 6l,00
Total 18l,96 à la minute
Enfin, ceux du 23 septembre, époque du plus bas étiage ont donné un débit de 16 litres,56, savoir :
1°- Grande source Aïn bou Amar 8l,16
2°- Petite source - - - 3l,30
3°- Aïn Aman 1°- Grande 5l,10
Total 16l,56 à la minute
Fin septembre, le débit est de 11l,15, malgré un printemps et un été particulièrement sec.
Mais les habitants de Souk el Hâad veulent obtenir la concession de la source d’Aïn Aman.
Afin de trancher ce problème, 2 enquêtes sont ordonnées :
L’une ouverte à la Mairie de Palestro du 1er au 16 mai 1898, l’autre à Souk el Hâad du 5 au 20 septembre 1898.
Le 17 avril 1899, la demande formée par ma commune mixte de Palestro en vue d’obtenir la concession des sources Aïn-bou-Amar et Aïn-Aman pour l’alimentation en eau potable du centre des Beni-Amran, est actuellement soumise à l’examen du Conseil de Gouvernement.
Par lettre du 5 juin 1901, le Préfet concède la jouissance des eaux de Aïn-bou-Amar et de Aïn Médimachen à Beni Amran.
Le 6 novembre 1901, il est procédé à l’adjudication des travaux de construction d’une conduite d’eau à Beni Amran.
C’est l’entrepreneur Antoine GALLO (dit GALLI) qui emporte l’adjudication, contre un rabais de 26%.
La somme fixée primitivement à 26 000 francs est donc ramenée à 20 113,17 francs.
Mais le 17 mars 1902, un nouveau rapport de l’Ingénieur Ordinaire indique que le terrain sur lequel devait être construit le réservoir est de nature argileux et qu’il serait préférable de le déplacer de 200 mètres en amont où tout le reservoir sera établi sur le rocher.
« D’autre part, dans l’établissement du projet il n’a pas été tenu compte de l’acquisition de terrain que nous sommes dans l’obligation d’acquérir afin d’établir une réserve au dessus de la conduite, réserve servant de chemin pour la visite des regards et permettant de s’assurer en tout temps du bon fonctionnement de la conduite. Pour cela nous proposons d’acheter aux propriétaires des terrains traversés par la conduite une bande de trois mètres de largeur. »
Des pourparlers sont engagés avec les propriétaires et aboutissent avec presque tous les propriétaires sauf l’un d’entre eux, M. BAILLE qui ne veut pas répondre à l’offre qui lui est faite de 150 francs l’hectare.
Le problème sera résolu plus tard, de gré à gré.
La dépense supplémentaire est de 249 ;26 pour les frais d’acquisition de terrain et indemnités.
Les propriétaires concernés par l’achat des terrains de réserve de 3m,00 de large sur la conduite d’eau.
- DAHICHE Mohamed
- BOR Mohamed
- MAROUF Mohamed
- ZEMALI Mohamed
- BOR Mohamed
- BOUDALI Amar
- EL MERAICHI Mohamed
- AMMELLAH Mohamed
- BOUTALEB Ali
- BELLIL Ali
- DAHMANI Ali
- EL MERARCHI SAAD
- SABOUNDJI Hassain
- EL MERAIHI Amar
- DERICHE Hadj
- AOUTOU Mohamed
- ROTHAN Joseph
- AUDINET Claude
- CHATELOUS
En octobre 1873, les Ponts et Chaussées recommandent l’amenée au village de l’Aïn Meragua, source donnant une eau excellente et débitant 11,48 litres par minute à l’étiage, ce qui devrait suffire amplement aux besoins d’un hameau de 12 feux et au service double de l’abreuvoir.
Les sources abondent dans le voisinage mais toutes ne sont pas également appréciées comme qualité par les indigènes, et le plus grand nombre sont peu riches.
.
Le choix est porté sur les 4 sources suivantes :
- Aïn Hamman
- Aïn Tifalouine
- Aïn Tislirouna
- Aïn el Arkoub
Mais pendant l’été 1897, les Ingénieurs des Ponts et Chaussées reconnaissent que trois sources ne donnent plus que des suintements insignifiants et la quatrième a complètement disparue.
Or, la commune a fait en sorte d’utiliser les eaux d’une source qui se trouve dans le ravin d’Aïn Tsar, en les amenant dans le fossé du chemin rural n°23, où elles ont été retenues au moyen d’un petit barrage.
Il faudrait donc amener ces eaux jusqu’au village pour servir à l’usage des habitants de la partie nord et des élèves des écoles ;
L’Inspecteur général est d’accord pour que les travaux d’aménagement des eaux de la source Aïn Tsar soient effectués comme indiqués par les Ponts et Chaussées.
Cette source se trouve dans le douar Khachnar
La commune, elle a demandé un projet similaire mais les sources à capter se trouvent sur le territoire de Souk el Hâad.
C’est en fait la solution des Ponts et Chaussées qui va être retenue ; Les travaux se feront à partir des sources de Aïn-bou-Amar (grande et petite source) et de Aïn-Aman.
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